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Au début de chaque création, je me présente devant les bois sans projet préalable.
Position plutôt déstabilisante et qui m’impose de croire que quelque chose peut se produire.
Alors je choisis les feuilles de bois selon ce qu’elles éveillent en moi, à l’instant.
Je les déplace, superpose, change, casse, découpe, cadre...
Je m’accroupis, me lève, tourne autour...
À la recherche de ce qui peut advenir.
M’imprégnant des qualités du bois, lignes, couleurs, lumières, profondeurs, matières, le tableau se construit, fragile et puissant à la fois, comme un germe sortant de terre.
Le geste s’arrête à l’instant ou le regard ne s’arrête plus, où il rebondit d’un plan à l’autre, d’une lumière à l’autre, à l’instant où le tableau commence à être par lui-même.
Il dépasse alors ce qui l’a fait naître et en garde l’empreinte tout à la fois.

La voie de la beauté nous conduit à saisir
le Tout dans le fragment, l’infini dans le fini,
Dieu dans l’histoire de l’humanité.
— Hans Urs von Balthasar